Duvidha es una película que, quizás, no sepamos comprender de forma exhaustiva, al menos en el sentido de una comprensión racional. Como en Ordet, parte del relato se hace sensible (visible, audible) en vez de ser narrado. Como en Ordet, muchos acontecimientos escapan al entendimiento y reposan sobre creencias. Ahí dónde la fe de los personajes sólo puede eclosionar por su incertidumbre. Probablemente sea por su inocencia que tan solo una niña - la persona del grupo más desprovista de conocimientos - pueda creer lo bastante intensamente en el milagro como para que se realice.
Quizás Duvidha, en espejo, demuestre que la película de Dreyer no tiene tanto que ver con la religión (que, en lo que le respecta, estaría hecha, en realidad, de autoritarismo), sino, más bien, en tanto que intento de puesta en forma concreta, con el relato (sea mítico, bíblico o leyendario) de las creencias que los hombres sienten, se inventan y se transmiten.
Habéis hablado de metafísica, he pensado en esta película.
A pesar de que no conozca leyendas probablemente frecuentes en India, he percibido ahí la puesta en relación de lo natural y de lo sobrenatural, gracias al montaje, en particular. En Duvidha, un fantasma enamorado de una novia joven toma la apariencia de su marido, que se marchó a trabajar a otra región. La seduce. La mujer se queda embarazada. Duvidha, pues, es también la historia de una mujer joven que trae al mundo a un niño, como Inger en Ordet.
Il y a une famille, les voisins et d’autres habitants du village (pasteur, fermiers, médecin,…). Au centre de ce groupe, il y a l’amour entre deux jeunes gens empêché par une querelle ancienne. Bref, des rapports entre des personnes qui s’arrangent comme elles peuvent avec la vie alors qu’au fond, le patriarche le reconnaît lui-même, on n’y comprend rien.
Duvidha est un film qu’on ne saura peut-être pas comprendre de manière exhaustive, du moins au sens d’une compréhension rationnelle. Comme dans Ordet, une part du récit est rendu sensible (visible, audible) au lieu d’être raconté. Comme dans Ordet, nombre d’événements échappent à l’entendement et reposent sur des croyances. Où la foi des personnages ne peut éclore qu’avec leur incertitude. C’est d’ailleurs sans doute grâce à son innocence qu’une enfant – la personne du groupe la plus dépourvue de connaissances – peut seule croire assez fort au miracle pour qu’il se réalise.
Peut-être que Duvidha, en miroir, prouve que le film de Dreyer ne concerne pas tellement la religion (qui elle serait faite de certitude et, en cela, d’autoritarisme) mais plutôt le récit (qu’il soit mythique, biblique ou légendaire) comme une tentative de mise en forme, concrète, des croyances que les hommes ressentent, s’inventent et se transmettent.
Vous avez parlé de métaphysique, j’ai pensé à ce film.
Malgré mon ignorance de légendes probablement communes en Inde, j’y ai perçu la mise en rapport du naturel et du surnaturel, en particulier grâce au montage.
Dans Duvidha, un fantôme épris d’une jeune mariée prend l’apparence de son mari parti travailler dans une autre région. Il la séduit. La femme tombe enceinte. Duvidha est donc également l’histoire d’une jeune femme qui met au monde un enfant, comme Inger dans Ordet.
Enfin, l’incarnation d’un esprit dans un corps déjà occupé produit un trouble dû au fait que nous croyons ce que nous voyons. Le père lui-même ne peut reconnaître son fils naturel de celui habité par l’esprit. Tout du long, le film m’a ainsi surprise par les rapports entre les personnages, la position du narrateur et les ellipses qui le composent. Par là, je trouve qu’il nous propose d’éprouver ce qui dans nos rapports aux autres, aux histoires, à l’amour, relève d’une énigme.
Comme Ordet?